Elle est l’une des seules à n’avoir pas eu peur. Isabelle Huppert tient le rôle titre dans le très provoquant Elle de Paul Verhoeven, et repré­sen­tera la France dans la course à l’Os­car. Invi­tée d’hon­neur lundi 14 novembre du festi­val AFI de Los Angeles, la comé­dienne française, resplen­dis­sante dans un ensemble rouge bordeaux, était au centre de toutes les atten­tions. « Isabelle Huppert est une actrice d’une grande puis­sance, ont estimé les orga­ni­sa­teurs. Dans Elle, elle brille particuliè­re­ment par l’ab­sence de peur dans son jeu, et par sa préci­sion. Nous sommes très heureux d’ho­no­rer sa carrière, car elle incarne le meilleur du cinéma mondial. »

Le réali­sa­teur du film, Paul Verhoe­ven, n’a pas non plus tari d’éloges. « Cet hommage est mérité, après une carrière fantastique comme la sienne. Aux Etats-Unis, elle n’a jamais été beau­coup récom­pen­sée, c’est quelque chose de nouveau pour elle » a-t-il expliqué. Avant d’ajou­ter : « Je n’ai jamais travaillé avec une actrice aussi douée. C’est un talent extraordinaire, et pour moi Isabelle fait le film. » De son côté, la belle Française a reconnu qu’elle n’avait pas l’ha­bi­tude d’une telle émula­tion : « Je me sens encore un peu surprise. Les honneurs ou les attentes d’un autre pays, ça a toujours une saveur parti­cu­lière. »

Le réali­sa­teur néer­lan­dais, à qui l’on doit notam­ment le célèbre Basic Instinct (1992), a aussi confié qu’il souhai­tait au départ tour­ner Elle aux Etats-Unis, avec une actrice améri­caine. Mais après plusieurs refus succes­sifs de stars trou­vant le rôle trop trans­gres­sif, il a fini par « fuir vers la France ». Là, c’est un véri­table coup de foudre qui l’at­tend, en la personne d’Isa­belle Huppert. Les voilà aujourd’­hui tous deux propul­sés sous le feux des projec­teurs… et peut-être en passe de rece­voir la plus pres­ti­gieuses des récom­penses.