Figure emblématique, monstre du cinéma français, beaucoup se sont intéressés au cas Gérard Depardieu et ont tenté de décrypter l'acteur à travers sa carrière, ses polémiques, son ivresse, son enfance agitée, son exil fiscal, son amitié avec Vladimir Poutine et ses coups d'éclat. Alors que France 3 consacrait la semaine passée un documentaire de 120 minutes sur Gérard Depardieu et que son grand-frère publiait le mois dernier un roman sur son illustre cadet, Mon Frère, aujourd'hui c'est au tour du photographe et ami Richard Melloul d'étudier le cas Gerard Depardieu. A travers un documentaire de 53 minutes (diffusé le 21 mai prochain sur France 5), Gérard Depardieu, grandeur nature, le complice de l'acteur dévoile une face inconnue de Depardieu : sa fascination pour la mort et ses dons de medium.

De la naissance de Gérard Depardieu ("Je ne me souviens que de ses cris dans notre chambre"), à l'enfance agitée de l'acteur dans la ville de Chateauroux ("Gérard était très bagarreur"), ses délits  de petit voyou ("J'allais le chercher au commissariat, rue de la Gare"), de petite frappe ("Gérard n'appartenait à aucune bande. Il traînait, seul, avec son copain Jacky Merveille. Mais à 14 ans, c'était déjà le maître de Châteauroux"), son arrivée tumultueuse à Paris, la notoriété, les frasques, le goût du bon vin, on pensait déjà tout connaître de l'acteur mais Richard Melloul nous en dit encore plus. 
Grâce à une complicité exceptionnelle, née d'une amitié de plus de trente ans, le réalisateur du documentaire se concentre sur l'essence même du personnage Depardieu. Point de frasques ni de scoops mais des confessions intimes, des moments de vie et quelques vérités.
Ainsi, on apprend que l'acteur de 66 ans est obsédé par la mort, non pas la sienne, mais celle de ses proches, les fantômes de son passé : "Gérard fait réapparaître les morts. Il les fait parler, il lest voit…" explique Richard Melloul à France Dimanche. Une relation particulière avec la mort que confirme Gérard Depardieu : "Si je leur parle ? Bien entendu ! Tous les jours". De son fils Guillaume Depardieu (" Ils sont là… Guillaume est là") à Maurice Pialat ("Il a toujours cette lucidité"), sa mère (" Son visage complètement apaisé"), Barbara, ("soulagée ") ou encore Jean Carmet, ("encore un peu en colère"), Gerard Depardieu voit des morts, des personnes disparues qu'il a aimé et qui sont encore aujourd'hui avec lui : "Ils tiennent. Ils ne s’effacent pas. Ils tiennent parce que… je me rends compte à quel point ce que j’ai vécu avec eux est éternel".

Gerard Depardieu fera prochainement son retour sur grand écran dans Valley of Love de Guillaume Nicloux au côté d'Isabelle Huppert puis dans Saint-Amour réalisé par Gustave Kervern dans lequel il donnera la réplique à Benoit Poelvoorde et à l'écrivain-acteur  Michel Houellebecq.