Début septembre, Michel Houellebecq s'était livré dans les colonnes du Guardian sur son rapport à l'islam. Lorsqu'il lui était demandé s'il était islamophobe, il répondait ceci : "Islamophobe ? Probablement, oui mais le mot 'phobie" signifie 'peur' plutôt que 'haine'. Des gens très peu nombreux peuvent avoir un puissant effet. Ce sont souvent les minorités les plus résolues qui font l'Histoire."

Auteur de "Soumission", Michel Houellebecq anticipait dans son roman une France "soumise" à l'islam en 2022. "Le livre n'est pas islamophobe, une lecture, même inattentive en conviendra aisément. (…) On est dans une période où les gens perdent leur calme, ça il n’y a pas de doute. Et bon je reconnais que ce n’est pas facile de le garder… mais bon, il faut essayer de garder son calme", expliquait-il alors à propos de son ouvrage, qui était sorti juste avant les attentats perpétrés contre Charlie Hebdo le 7 janvier. Réfugié chez Jean-Louis Aubert après ces attaques, il avait perdu son ami Bernard Maris, tué par les terroristes.

Manuel Valls traité de "retardé congénital"

Dix mois plus tard, la France a de nouveau été durement touchée par des attentats. Et selon Michel Houellebecq, le président de la République François Hollande et le premier ministre Manuel Valls ont une part de responsabilité dans ces tragiques événements : "Il est très peu probable que l'insignifiant opportuniste qui occupe le poste de chef de l'Etat ou les actes dignes d'un retardé congénital du Premier ministre, sans citer les ténors de l'opposition (LOL), sortent avec les honneurs de cet épisode, détaille-t-il dans une tribune publiée dans le Corriere della Sera. Qui a expliqué pendant des années que nos anciennes frontières n'avaient plus de sens, qu'elles étaient un symbole nauséabond du nationalisme d'avant ?"

Pour finir, il n'épargne pas non plus leurs prédécesseurs : "Les gouvernements qui se sont succédé ces dix dernières années (20 ? 30 ?) ont failli pitoyablement, lourdement et systématiquement dans leur mission fondamentale, qui était de protéger la population française."