Difficile de parler de Woody Allen sans évoquer les nombreuses controverses dont le réalisateur fait l’objet. Visé par des accusations d’attouchements sexuels sur sa propre fille et vilipendé pour sa relation avec la fille adoptive de son ex-femme Mia Farrow, le cinéaste est plus que jamais boudé par Hollywood, notamment depuis que la parole s’y libère, grâce au mouvement #MeToo. Bien décidé à se défendre (comme il le fait dans ses mémoires, à paraître le 3 juin prochain en France), le réalisateur n’hésite pas à multiplier les interviews pour donner sa version de l’histoire.

Dernièrement, le metteur en scène s’est exprimé dans les colonnes du Daily Mail au cours d’un entretien fleuve revenant sur sa carrière et les polémiques qui l’accablent. "Bien sûr que je suis conscient d’être le sujet de rumeurs et de scandales, mais je ne peux pas laisser tout ça m’atteindre, affirme-t-il. Je vis ma vie. Je travaille. Je fais du jazz. Je regarde le sport à la télé. Je vois mes amis. Je ne lis et ne cherche rien à mon sujet. Il s’agissait de fausses allégations mais c’était un très bon coup pour les tabloïds."

Malgré la controverse et les célébrités de plus en plus nombreuses à lui tourner le dos - ce qu’il décrit comme "la nouvelle mode à Hollywood" dans un entretien pour nos confrères du Point - Woody Allen compte bien réaliser d’autres films. Et pourquoi pas réaliser "un grand film", comme ceux de ses idoles Fellini et Bergman. Chose qu’il estime ne jamais être parvenu à faire. "Selon moi, je n’ai toujours pas réalisé un vrai bon film comme ceux de Federico Fellini ou Ingmar Bergman, rien de comparable au Septième Sceau ou au Voleur de bicyclette, concède-t-il. Je continuerai d’essayer parce que, même si j’ai rencontré un succès raisonnable dans ma carrière, je n’ai jamais été satisfait de mon travail artistiquement."

Il poursuit : "On ne réalise pas un film pour gagner un prix. Mozart n’a pas composé une symphonie en pensant à un trophée. Si j’en ai la chance et que le virus se calme, peut-être qu’avant de mourir je réaliserai un bon film. Mais ce n’est pas encore le cas." Éternel insatisfait ? Fausse modestie ? Qu'on l'apprécie ou pas, Woody Allen compte de nombreux classiques dans son interminable filmographie, à l'image d'Annie Hall, Manhattan ou encore Minuit à Paris. 

Son prochain film, Rifkin’s Festival, sera-t-il à la hauteur de ses attentes ? La comédie, déjà tournée et sans date de sortie pour le moment, suivra un couple d'Américains en séjours au festival de San Sebastián. Un nouveau long-métrage sur fond d’adultère, portée par Elena Anaya, Christoph Waltz, Louis Garrel et Sergi López.