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Pourquoi Pamela Anderson n'est toujours pas ringarde
Pamela Anderson n’a jamais eu autant de succès.
Il y a pourtant bien longtemps que, selon toute logique, l’actrice aurait dû tomber aux oubliettes ou se contenter d’être citée dans des tabloïds, qui évoqueraient ses dernières frasques avec un ton mi-ironique, mi-compatissant.
La Canadienne, qui a débarqué à Los Angeles en 1989 pour faire carrière dans le mannequinat avant d’être repérée par Playboy, n’a qu’une maigre filmographie à son actif. Vedette d’Alerte à Malibu, héroïne du nanar sexy fantastique Barb Wire, elle s'est depuis contentée de cameos dans une demi-douzaine de comédies, dont Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan, et enchaîne les télé-réalités les plus obscures, déboulant dans la version bulgare de Big Brother quand elle n’est pas en train de Danser avec les Stars en Argentine, au Mexique ou aux Etats-Unis.
A l’aube de la cinquantaine, l’ex naïade poursuit sans relâche son objectif : ériger sa statue de sex-symbol ultime et éternel. Défiant le temps qui passe, les lois du bon goût et celles qui prônent un usage modéré de Photoshop, la plus célèbre des blondes siliconées passe son temps à poser nue. Qu’importe si désormais, des milliers de starlettes plus jeunes et tout aussi prêtes à tout sont sur le marché ! Les photographes et les publications se l’arrachent et Pamela Anderson squatte les couvertures.
Elle devrait être un peu pathétique. Ce n’est pas le cas. Après avoir été tout naturellement une des muses de la tendance porno-chic au début des années 2000, photographiée à de nombreuses reprises par David LaChapelle – connu pour ses clichés aux couleurs saturées et à l’érotisme fun – la star a été adoubée par des grands noms de la mode. Immortalisée par Vogue en 2013, métamorphosée un an plus tard dans le magazine No Tofu, qui a fait d’elle une lady au carré lisse et look de Première Dame, la bimbo s’apprête à jouer pour Werner Herzog.
Mais quel est donc le secret de sa longévité ?
La vulgarité décomplexée, voilà comment on pourrait décrire le style de Pamela Anderson. L’actrice pionnière dans le domaine de la sex-tape people n’a jamais rechigné à partager avec ses fans les résultats de ses augmentations mammaires successives dans des décolletés XXL. Après s’être mariée en bikini à St Tropez, avoir défilé en maillot de bain lamé pour Ritchie Rich, exhibé un téton sur le catwalk Vivienne Westwood, enfilé toute une galerie de robes trop courtes, trop moulantes, trop décolletées, la star aux sourcils exagérément épilés et aux lèvres tatouées s’est assagie. Mais pas complètement.
Pamela Anderson ne renie pas son côté too much et n’a jamais cherché à se racheter une virginité. La bimbo assume son image sulfureuse, s’en amuse et se plaît à glisser des anecdotes sur ses "nuits d’orgie au manoir Playboy". Playboy qui a fait d’elle sa Playmate ultime, célébrée dans la dernière couverture nue du magazine de charme ; couvertures dont elle est la recordwoman avec 14 unes.
Et pour annoncer en grande pompe qu’elle était guérie de l’hépatite C, quoi de plus naturel qu’un petit portrait en tenue d’Eve ?
Pamela Anderson ne cherche pas à tout prix à ressusciter la grande époque Alerte à Malibu, bien au contraire. L’actrice s’oppose au film adapté de la série à laquelle elle doit sa célébrité, arguant que "personne n’aime les remakes" et que l’univers du show est trop daté pour fonctionner 25 ans plus tard ; même si elle a reconnu avoir enfilé à plusieurs reprises le mythique maillot de bain une-pièce rouge échancré dans la sphère privée pour sauver des bad boys en détresse.
Lucide, la star a également su prouver qu’elle ne manquait pas d’autodérision, en jouant son propre rôle de bimbo écervelée dans Scooby-Doo, Scary Movie 3 ou Borat.
Les journalistes adorent l’interviewer, et pour cause : elle se livre sans fards et elle a toujours un bon mot. "J’ai été mariée tellement de fois que je ne peux pas sortir de chez moi sans tomber sur un ex mari ", plaisantait-elle dans les colonnes du ELLE américain, après être tombée par hasard sur Kid Rock.
L’actrice s’est également prêtée de bonne grâce au jeu du "Celebrity Roast" de la chaîne Comedy Central en 2005, un exercice périlleux lors duquel une personnalité se soumet aux vannes d’une douzaine de comiques. Si elle avait banni les plaisanteries à propos de son hépatite C, les humoristes n'y sont pas allés de main morte en ce qui concerne la chirurgie esthétique et sa vie sexuelle débridée.
Ringardisée avant que le ringard revienne à la mode, Pamela Anderson bénéficie du revival des nineties et du kitsch presque malgré elle.
Comme Brigitte Bardot, dont elle est une fervente admiratrice, Pam a décidé de mettre sa notoriété au service de la cause animale. Déçues par les hommes, les plus grands sex-symbols de leurs époques seraient-elles condamnées à se tourner vers les animaux ?
En 2014, la star qui a vécu des amours tumultueuses avec le rockeur Tommy Lee, le surfeur Kelly Slater ou le chanteur Kid Rock a révélé qu’elle avait été victime de viols répétés dans son adolescence, déjà marquée par l’alcoolisme de son père.
La plus célèbre ambassadrice de la PETA aime les bêtes d’un amour inconditionnel, a fait du végétarisme son cheval de bataille et se déshabille (forcément) pour illustrer le slogan "Plutôt à poil qu’en fourrure". Il y a deux jours, elle a été reçue très sérieusement au Kremlin par le chef de l'administration présidentielle russe pour discuter de la chasse à la baleine et de la protection du tigre.
Femme blessée dont la vie ressemble à un soap opera, avec ses scandales, ses amours, ses ruptures et ses coups d’éclat, mère de famille, icône de la pop culure, passionaria en porte-jarretelles, l’actrice fait fantasmer les hommes et émeut les femmes.
Au final, on ne peut éprouver que de la tendresse pour Pamela Anderson, une icône très américaine.
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Tags : Pamela Anderson
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