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Pour les 40 ans de la mort de Jacques Brel, ils préparent un portrait de 110 mètres de long dans un champ
A première vue, un portrait du Belge Jacques Brel dans un champ du Lot, cela semble aussi surprenant qu’un hypothétique buste de Léo Ferré à Dubaï ou un éventuel musée Alexandre-Dumas à Melun. Et pourtant, d’ici cet été, le visage de l’un des plus grands chanteurs francophones doit apparaître sur la commune de Prayssac, en contrebas du village de Bélaye, depuis lequel cette gigantesque œuvre (110 m de long, 55 m de large) sera visible.
« Je suis un immense fan du Grand Jacques, et le 9 octobre, cela sera le quarantième anniversaire de sa mort, explique Jacques Cohen. On a voulu marquer le coup. » « On », c’est un trio d’artistes, puisque le sculpteur de 67 ans travaille depuis septembre 2017 sur ce projet de « land art » avec la peintre Anne Schlesser et le peintre-paysagiste Vincent Cavalié.
Grâce au financement participatif, 3.000 euros ont été récoltés pour la location du terrain, sa préparation, l’achat de graines et l’entretien. Le mauvais temps a retardé la préparation du champ et son ensemencement. Mais une météo enfin plus clémente devrait marquer le début prochain de l’élaboration de l’œuvre. « Fin mai, début juin, ce sera tout vert » s’enthousiasme Jacques Cohen, domicilié à Prayssac comme ses deux amis.
Le blanc du visage sera élaboré avec de la paille peinte à la chaux agricole. Le vert qui l’entoure doit être obtenu avec un mélange de trèfle, d’herbe et de graines. Le porteur de ce projet assez fou juge que deux semaines seront nécessaires ce mois-ci pour borner le terrain, tracer le portrait et faire les plantations, avant de laisser la nature faire son œuvre.
« Le plus dur, c’est de fabriquer l’anamorphose, c’est un copain architecte qui nous l’a faite », assure le sexagénaire. Pardon ? Il s’agit en fait d’une histoire de point de vue : seuls les visiteurs du promontoire de Belaye reconnaîtront le portrait de Brel, situé 100 m en contrebas. « Au sol, cela ne ressemblera à rien du tout », résume Jacques Cohen. L’informatique a permis de « déformer » la tête de l’auteur de Vesoul pour aboutir à l’effet optique désiré.
Si l’initiative se heurte à quelques réticences locales, pétition à l’appui, « les collectivités nous soutiennent » assure le sculpteur, qui n’en est pas à son coup d’essai. Voici sept ans, il avait imaginé modeler une tête de Brel, « sur le modèle du Mont Rushmore » aux Iles Marquises, où repose le chanteur.
Le projet dans le Pacifique Sud n’avait pas abouti, alors que celui dans le sud de la France est sur le point de sortir de terre. « Le portrait devrait être visible au moins jusqu’au mois de novembre », explique Jacques Cohen. Ensuite, l’agriculteur qui loue le terrain récupérera son bien. Et le visage du Grand Jacques devrait disparaître sous le blé, dans ce pays pas vraiment plat qui va devenir le sien quelques mois durant.
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Tags : Jacques Brel
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