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Òlòtūré sur Netflix : :l'histoire vraie qui a inspiré le film nigérian
Présenté en avant-première en Tunisie le 31 octobre 2019 au Carthage Film Festival, Òlòtūré est un drame poignant qui dévoile la face cachée du Nigeria sur la traite et l'exploitation sexuelle d'êtres humains. Le film réalisé par Kenneth Gyang, qui a ému et convaincu les internautes depuis sa mise en ligne sur Netflix le 2 octobre dernier, suit l'enquête hallucinante d'une journaliste infiltrée, incarnée par Sharon Ooja, cherchant à dénoncer le trafic d'êtres humains mais qui va se retrouver plongée dans le monde impitoyable de la pègre.
Cette intrigue fascinante et extraordinaire est pourtant loin d'être fictive puisque Òlòtūré est inspiré de l'histoire vraie de la journaliste Tobore Ovuorie qui s'est elle-même infiltrée dans un réseau d'exploitation sexuelle sous le nom de Oghogho en 2013. Cette reporter, lauréate de nombreux prix pour ses investigations, a choisi d'enquêter sur ce phénomène caché des autorités nigérianes suite à la perte d'un être cher. Après des mois d'infiltration, d'enregistrements, de notes et de témoignages, Tobore publie son reportage sur la mafia et le trafic sexuel sur Premium Times.
Sept ans après la mise en ligne de son enquête, la journaliste, qui souffre encore d'anxiété et de stress post-traumatique des horreurs qu'elle a vécues pendant son investigation, a été honorée et remerciée avec d'autres journalistes par EbonyLife Films dans le générique de fin de Oloture. Le film et l'enquête de Tobore Ovuorie partagent de nombreuses similitudes comme les classifications des travailleuses du sexe en fonction de leur physique entre les "Forza Speciale", celles qui escortent les clients importants, et les "Forza Strada", celles qui doivent travailler dans la rue.
Dans le film, on voit également des fêtes VIP à Lagos ou Abuja auxquelles Tobore a pu se rendre par le passé lors de son investigation. Comme l'héroïne d'Òlòtūré, la journaliste a aussi signé un contrat avec sa maquerelle et la mafia, a reçu un passeport avec une nouvelle identité et a subi une sorte de rite de passage avant d'être transportée ailleurs. Dans son enquête, Tobore raconte que la mafia organisait également du trafic d'organes, un sujet qu'Òlòtūré ne traite pas. Mais le film et l'enquête se rejoignent sur la fin à la bordure de Sèmè-Kpodji, lieu duquel la journaliste a pu s'enfuir et où l'avenir d'Òlòtūré reste incertain dans le long-métrage.
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Tags : Netflix, Òlòtūré
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