• Michou, figure de la nuit parisienne, est mort

    Michou, figure de la nuit parisienne, est mort

    C’était une des figures de Montmartre et des nuits parisiennes. Rendu célèbre par son cabaret, ses vestes, ses cravates et ses lunettes bleu pétrole, Michou est mort dimanche 26 janvier à l’âge de 88 ans « dans un hôpital à Paris », a annoncé son attaché de presse François Deblaye.

    De son vrai nom Michel Georges Alfred Catty, Michou, contraction de « Mimi », comme l’appelait sa grand-mère, et de « Chouchou », comme le surnommaient affectueusement ses amis, est né le 18 juin 1931 à Amiens (Somme). Il arrive à Paris en 1949, alors qu’il n’a que 17 ans. Après différents petits boulots, de garçon de café à vendeur de journaux à la criée, il reprend en gérance le bar Chez Madame Untel, au 80, rue des Martyrs, à Montmartre.

    Il ouvre le 13 juillet 1956 le Cabaret Michou. Puis, en 1961, il décide de lancer avec des amis un spectacle de travestis. « Avec trois copains, on voulait faire une soirée un peu fantaisiste, et j’ai eu l’idée de dire : “Et si on se déguisait ?” Et on a fait un petit spectacle de vingt minutes », raconte-t-il en juin 2016. Il se fait appeler « Miss Glassex. Les deux autres copains incarnaient les personnages de La Grande Eugène et Phosphatine », explique-t-il en 2014 dans un entretien à Artistik Rezo.

    « Nous étions tous de joyeux lurons, Eugène, Lucien et moi, prêts à tout pour épater la galerie en nous amusant. »

    Les interprètes chantent en play-back les chansons de Sylvie Vartan, Edith Piaf, France Gall, Brigitte Bardot et beaucoup d’autres. L’établissement se fait connaître grâce à un article dithyrambique (« Quand Paris se travestit ») publié dans Jours de France sous la plume du journaliste et chroniqueur radiophonique Edgar Schneider. Très vite, le Tout-Paris se précipite pour voir ce spectacle assurément très original.

    Le cabaret devient aussi un lieu où défilent femmes et hommes politiques, comme le rappelle Camille Vigogne Le Coat dans un article de « M Le magazine du Monde » (janvier 2019) : « Chez Michou, scène politique ». « Et il en a aidé certains à se faire élire », précise l’auteure, comme Alain Juppé, qui a été l’élu du 18e arrondissement de Paris, celui de Montmartre.

    Dans ce cabaret, il chante également ses compositions ou celles d’autres comme Plus joli qu’une fleur (1974), Fofolle en 1978, L’Homme à femmes, également en 1978, ou encore Signé Michou en 2005. Au cinéma, il chante devant un Lino Ventura médusé dans La Bonne Année, de Claude Lelouch (1973), mais refuse le rôle de Mercedes dans La Cage aux folles (1978). Pour ses 70 ans, il sort un disque, Michou, c’est qui ?, une « chanson biographie ».

    Cet homme haut en couleur a choisi la sienne, le bleu, qui habille sa garde-robe, ses peluches fétiches et décore son appartement de 150 m² avec vue sur le Sacré-Cœur. Il affiche clairement son homosexualité et vivait depuis près de vingt ans avec Erwan Toularastel.

    Au fil des années, le spectacle incorpore de nouvelles imitations. Dans le dernier, les douze « Michettes » comme on les appelle, imitent avec une grande justesse Nolwenn Leroy, Céline Dion, Vanessa Paradis, Patricia Kaas et Dalida.

    Dans son autobiographie Michou, prince bleu de Montmartre (Le Cherche Midi, 2017), il revient sur sa vie. « Né le 18 juin 1931, indique-t-il, j’ai devancé l’appel du général de Gaulle, ce qui m’a longtemps valu le surnom de “Belle du 18 juin”. » Le secret de sa réussite ? « Mon savoir-faire appris sur le tas, ma persévérance et une once de talent. » Et sans doute aussi ce qu’il appelle sa « fontaine de jouvence », deux bouteilles et demie de champagne bues chaque jour, selon son propre aveu.

    Il affirme aussi sa volonté que « cette maison [son cabaret] disparaisse avec [lui]. Cela peut paraître prétentieux mais le cabaret ne [lui] survivra pas ».

    Avec la mort de Michou, c’est aussi un homme généreux qui disparaît. Comme le souligne Camille Vigogne Le Coat : « Tous les mois, l’octogénaire invite des dizaines de personnes âgées à déjeuner dans son cabaret. Un hommage à sa grand-mère, amiénoise analphabète, qui l’a élevé avec tendresse, et une façon de prendre soin d’une population parfois isolée. »

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