Le 29 avril dernier, le Festival de Tribeca s'est achevé sur un évènement exceptionnel : les retrouvailles de l'équipe du Parrain. Robert de Niro, qui incarnait le jeune Don Corleone et qui est également le co-fondateur de ce festival de cinéma indépendant, était évidemment à l'initiative de cette réunion marquant les 45 ans du premier opus.

A cette occasion, les deux premiers films ont été projetés au public, le tout suivi d'une conférence retransmise en live avec le réalisateur Francis Ford Coppola et les membres de son casting, Al Pacino, Robert de Niro, Talia Shire, Diane Keaton, James Caan et Robert Duvall. Un évènement rare et unique qui a duré près de neuf heures et qui aurait duré beaucoup plus longtemps si le troisième volet de la trilogie n'avait pas été évincé du tableau de famille...

Au fil des années, de nombreuses histoires sur les coulisses de cette saga qui a marqué l'histoire du cinéma ont été entendues. Mais, ces retrouvailles ont tout de même permis d'apprendre de nouvelles anecdotes de tournage de la part de Coppola et de ses acteurs qui, devant une salle comble et sur une scène décorée comme le bureau du Don avec un portrait de Marlon Brando accroché au-dessus de leurs têtes, ont pu partager un peu plus de leurs souvenirs...

Francis Ford Coppola a ainsi rappelé à quel point la production du Parrain avait été chaotique. Si des rumeurs autour de son licenciement ont couru jusqu'aux premières semaines de tournage, la Paramount avait également de très nombreuses réticences au sujet de son casting. Marlon Brando était jugé trop instable alors qu'Al Pacino, inconnu jusqu'alors, était loin d'avoir leurs faveurs pour incarner le rôle de Michael Corleone. Jugé trop petit, l'acteur, justement choisi parce qu'il était italo-américain, était aussi trop loin du "type Robert Redford" dont le producteur Robert Evans rêvait.

Lors de ce panel, Al Pacino a ainsi confié avoir "continué à faire des tests même après avoir décroché le rôle". Une situation compliquée pour l'acteur qui a souvent voulu abandonner et "qui ne voulait pas être quelque part où l'on ne voulait pas de lui". Finalement, c'est la scène du restaurant, dans laquelle Michael abat Sollozzo, qui finit par convaincre la Paramount. C'est d'ailleurs Coppola qui aurait choisi d'avancer cette scène dans la production afin que son jeune interprète prouve sa valeur et ne soit pas remplacé par un autre acteur.