Le long-métrage Carol est resté enfermé dans un placard hollywoodien pendant 15 ans avant d'enfin voir le jour sur grand écran. Basé sur le scandaleux roman de Patricia Highsmith The Price of Salt, le dernier film de Todd Haynes, en compétition au Festival de Cannes, est un double coup dur pour les normes de l'industrie hollywoodienne puisqu'il met en vedette deux femmes, uniquement, et conte leur histoire d'amour lesbien. Bien loin du cliché de la femme soumise de Cinquante Nuances de Grey ou de celle qui attend le prince charmant dans Cendrillon, Carol fait la part belle aux femmes, aux femmes libérées, fortes et indépendantes qui s'aiment et assument.

Et alors que Cate Blanchett  s'était vantée dans les colonnes de Variety d'avoir eu de "nombreuses" liaisons avec des femmes, aujourd'hui en conférence de presse au Festival de Cannes, l'actrice dément toute relation lesbienne. "Est-ce que j'ai eu des relations sexuelles avec des femmes ? La réponse est non" déclare-t-elle, sans équivoque.

Rappel des faits.
Récemment, avant de venir fouler le tapis rouge du Festival de Cannes pour Carol de Todd Haynes, Cate Blanchett prenait la pose et la parole en couverture de la revue américaine Variety, elle y racontait ses expériences lesbiennes "à l'écran et dans la vie", révélait ses "nombreuses" liaisons féminines, son amour pour les femmes en générale et se félicitait aussi de la fin du règne masculin dans l'industrie hollywoodienne ("La domination masculine sur grand écran doit cesser, ça ne sert pas le public. Il ne faut pas en discuter. Hommes et femmes doivent avoir un accès égal aux multiplexes. Nous allons de l'avant").
Mais aujourd'hui elle rétablit la vérité : "Dans mon souvenir, il m'a été demandé : 'Avez-vous eu des relations avec des femmes ?' et j'ai dit : 'Oui, souvent'. Si vous voulez dire des relations sexuelles avec des femmes, la réponse est non. Mais cela n'a pas été imprimé", précise-t-elle et estime de toute façon "qu'en 2015, la réponse ne devrait pas avoir d'importance. Il y a 70 pays dans le monde où l'homosexualité est encore illégale. Nous vivons une époque profondément conservatrice" déplore-t-elle avant de conclure : "Ma propre vie n'intéresse personne. Ou peut-être que si. Mais je n'ai aucun intérêt à évoquer mes propres pensées, mes propres opinions."