La France, il l'aime, mais il l'a quittée. Le monstre sacré du cinéma, fort de plus de 50 ans de carrière rythmée de films culte, de productions populaires ou d'essais d'auteur, a quitté son pays d'origine en janvier 2013 pour la Russie, dont il a même pris la nationalité. Un déménagement qu'il évoque dans son nouveau livre, "Monstre", qui paraîtra aux éditions du Cherche-Midi le 26 octobre 2017. Pour en assurer la promotion, Gérard Depardieu a accordé un entretien au Figaro Magazine, publié le 20 octobre dernier.

"Contrairement à ce que disent les journalistes, ce n'est pas pour la fiscalité que je me suis barré. Non. Si c'était pour ça, je me serais barré bien avant ! Je payais plein pot, je ne me plaignais pas", pose d'emblée le comédien révélé par son rôle de voyou en cavale dans "Les Valseuses" en 1974. Avant de poursuivre sur la morosité hexagonale : "Ce que je ne supporte pas, et c'est pour ça que ce pays m'emmerde, c'est de voir que les Français sont tristes comme la mort."

"Ils n'osent même plus regarder leur terre puisqu'ils en ont honte. La France est un très beau pays, mais où les gens sont perdus", explique l'inoubliable Cyrano de Bergerac, avant de tirer de terribles conclusions politiques : "Nous avons dépassé Orwell : nous sommes dans 'La Faune de l'espace' de Van Vogt, où plus personne ne comprend rien. Le suffrage universel, c'est fini : nous sommes dirigés par Apple et Zuckerberg."