Alors que la dernière représentation de sa pièce de théâtre Le Placard est diffusée ce soir sur D8, Elie Semoun s'est exprimé dans les colonnes du Figaro et dénonce le racisme en France.

Après 200 représentations, dont 80 dates en province, la pièce Le Placard sera jouée pour la dernière fois ce soir à Paris et sera retransmise en direct sur la chaîne D8. Elie Semoun qui partage la scène avec Laurent Gamelon, Phillipe Magnan et Zoe Felix y joue un employé d'une usine de préservatifs, sur le point d'être licencié qui pour éviter de perdre son emploi se fait passer pour un homosexuel, sur les conseils d'un de ses voisins. "Tout a une fin: on ne pouvait espérer mieux qu'un direct à la télé. C'est excitant, même si ça fait un peu peur" commente le comédien.
Elie Semoun enchaînera ensuite avec son one-man-show À partager dans lequel il aborde des thèmes d'actualité comme "la pédophilie, l'homosexualité, les djihadistes, un conseil municipal avec le FN. Des sujets un peu brûlants" reconnait-il. L'occasion pour lui de revenir dans Le Figaro sur le climat ambiant de la France en ce moment.
"Je trouve que la société est vachement violente. Je me sens agressé: on vit malheureusement dans un pays de racistes - maintenant ça me semble clair - et ça me choque. En fait, ce qui me fait peur, c'est la bêtise: la mienne et celle des autres!" explique-t-il.
L'acteur de 51 ans n'a pas peur des mots et affirme qu'aujourd'hui la France est devenue un pays raciste : "Petit à petit se sont infiltrées dans la société française ces idées démagogiques qui prônent que l'étranger est un danger. En 1982-1983, tous les intellectuels se levaient contre ces idées, et, vingt ans après, on s'aperçoit qu'elles sont complètement banalisées. Les gens n'ont plus honte de passer à la télé à visage découvert pour dire: 'Oui, je vote Front national', 'Oui, je pense qu'il y a trop d'Arabes', 'Oui, je pense que la religion musulmane est une religion dangereuse'" analyse-t-il. A qui la faute ? "Au Front national. Quand un parti politique dit ce que soi-disant on pense tout bas, beaucoup en déduisent qu'il n'y a plus de problème et qu'on peut répéter ces conneries" conclut-il sans hésiter.