Le prochain film de Catherine Deneuve, - le drame social d'Emmanuelle Bercot, La tête Haute - sera projeté en ouverture du 68e Festival de Cannes, le 13 mai prochain. A quelques jours du début des festivités en l'honneur du 7e art, l'icône du cinéma français profite de l'occasion pour se livrer dans les colonnes du magazine Elle et partage ses sentiments sur ce Festival de Cannes qu'elle connait si bien mais qu'elle aime si peu, y raconte son rôle inédit de juge pour enfants, estime qu'"il est trop tard pour qu(elle) devienne une dame sérieuse" et prend la pose face à l'objectif du photographe britannique David Bailey, le seul homme qu'elle ait jamais épousé, et qu'elle n'avait pas revu depuis vingt ans.

Pour la deuxième fois de sa carrière (après Elle s'en va), l'icone du cinéma français retrouve la réalisatrice Emmanuelle Bercot. Dans le long métrage La Tête haute, choisi pour ouvrir le prestigieux festival de cinéma français, l'actrice de 71 ans incarne un juge pour enfants. Un rôle inédit pour elle. Evoquant le tournage, Deneuve raconte pour "être le plus juste possible", elle a effectué un stage d'observation de plusieurs jours au tribunal de grande instance de Bobigny, assistant à des entretiens avec des magistrats, des éducateurs pour enfants, des assistantes sociales, des psychologues, juges d'application des peines et avocats spécialisés.
Ayant -comme le jeune héros du film - elle même abandonné le lycée (pour se consacrer au cinéma), Catherine Deneuve profite de l'interview pour rappeler à la jeune génération l'importance des études : "On ne se rend pas compte de ce qu'on perd sur le moment. Je suis très favorable à ce que les enfants fassent des études. Je trouve très utile d'apprendre des choses qui ne servent à rien et qu'on n'a jamais l'occasion d'apprendre par la suite" explique-t-elle avec honnêteté. 

Évoquant le Festival de Cannes, qui s'ouvre le 13 mai prochain, Catherine Deneuve révèle que "la compét' pour la compét', ce n'est pas (son) truc" : "Je n'aime pas trop les récompenses. Cela fait plaisir sur le moment, mais ça ne sert strictement à rien. Cela n'a jamais rendu personne meilleur acteur. On reste avec les mêmes doutes".
Invitée habituée des marches du Palais des Festivals, si Catherine Deneuve n'aime pas trop le festival, elle le connaît pourtant si bien. Palme d'honneur en 2005, l'actrice française a aussi reçu en 2008 un prix pour l'ensemble de sa carrière et en 1994 faisait même parti du jury. Elle n'en garde aujourd'hui qu'un souvenir "mitigé" : "Tout le monde ne parlait pas anglais. On s'est beaucoup restreints et retenus dans notre liberté de discuter. Il m'a semblé qu'il n'y avait pas suffisamment de réunions, de débats spontanés, à bâtons rompus. Et même le choix final de la Palme d'or a été décidé trop rapidement" balance la comédienne. Cette année-là, Pulp Fiction de Quentin Tarantino avait été consacré.