La dernière fois que Gérard Depardieu nous donnait de ses nouvelles, c'était dans son étonnant livre de mémoires, "Ça s'est fait comme ça", où avec un naturel s'affranchissant de toute morale, il révélait s'être livré à la prostitution durant sa jeunesse et évoquait, sur un mode plus sentimental, ses plus belles rencontres, celle avec Carole Bouquet n'étant pas la moindre. D'autant que les deux stars ont failli avoir un enfant ensemble...

Alors que l'acteur, plus multi-cartes que jamais, s'apprête à endosser les habits de guide gastronomique pour une série documentaire bientôt diffusée sur Arte, il est rattrapé par une autre actualité. Celle de son "cœur de métier", si l'on peut dire. Car, avant d'être écrivain, businessman, viticulteur, restaurateur, ambassadeur de bonne volonté pour Vladimir Poutine, il faut se souvenir que Gérard Depardieu reste un immense comédien. Probablement l'un des derniers monstres sacrés dans un domaine où l'on ne compte plus les demi-sels. Reste qu'en acceptant de jouer dans Viktor, après le pétard mouillé de Welcome to New York, Gérard Depardieu ne se doutait probablement pas qu'il descendrait aussi bas...

L'histoire ? Elle tient en deux lignes : ancien escroc, Victor Lambert (Gérard Depardieu) retourne à Moscou après avoir été incarcéré sept ans en France. Enquêtant sur la mort étrange de son fils, il est aidé dans ses recherches par sa femme, Alexandra Ivanov (Liz Hurley). La mise en scène de ce film de vengeance a été confiée à Philippe Martinez (auteur de l'oubliable "L'empreinte de la mort", avec Jean-Claude Van Damme) ; autant dire qu'il n'était pas lancé sous les meilleurs auspices. Et, de fait, ne bénéficiant que d'une sortie limitée sur la côte est des Etats-Unis depuis le 24 octobre, "Viktor", comme le rapporte le Daily Mail, n'aurait rapporté en une semaine que 623 dollars, totalisant... 77 spectateurs ! De quoi le faire dégager de l'affiche, aux Etats-Unis, pour sa deuxième semaine... et annuler sa sortie -pourtant prévue- en France.

Entre pubs, polémiques franco-françaises, films promos à la gloire de la Russie éternelle et gros navets cultivés avec amour... à quand remonte la dernière véritable année d'artiste pour Gérard Depardieu ? Et si c'était 2010, avec les tournages et sorties de L'Autre Dumas, Mammuth, La tête en friche et Potiche ?