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Du racisme aux Oscars 2015 ? La polémique ne fait que commencer
Pas de bonne cérémonie des Oscars sans polémique. Cette année 2015, c'est le racisme qui s'invite à la table des statuettes. Avec seulement deux nominations (Meilleure chanson originale et Meilleur film), Selma d'Ava Duvernay s'est fait snober des principales catégories (Meilleur acteur, Meilleure actrice, Meilleur réalisateur...). Dommage pour ce drame racontant la marche pour les droits civiques de 1963 menée par Martin Luther King (joué par David Oyelowo).
Une absence qui a souligné le fait que tous les acteurs nommés dans les catégories Meilleur acteur, Meilleure actrice, Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleure actrice dans un second rôle sont tous blancs. L'absence d'Ava Duvernay dans la catégorie Meilleur réalisateur fait que les nommés dans cette catégorie sont tous des hommes, tant qu'on y est.
Forcément, une telle sélection a provoqué une polémique. A laquelle la présidente de l'Academy of Motion Pictures Arts and Science, Cheryl Boone Isaacs, a réagi. Première femme noire à occuper le poste, Mme Boone a insisté sur le fait que l'Académie "est vouée à refléter la diversité de voix et d'opinions". Difficile, lorsqu'une étude datant de 2012 a montré que les membres de l'Académie étaient blancs à 94%, majoritairement des hommes et âgés de 62 ans en moyenne... "Ces deux dernières années, nous avons accompli plus de progrès que jamais pour devenir une organisation plus diversifiée en acceptant de nouveaux membres issus de classes différentes", insiste Cheryl. Concernant Selma, la présidente rappelle que "il n'y a pas de groupe centralisé qui s'assoit et discute entre eux des nominations. C'est un processus individuel".
Pour Tim Gray, journaliste à Variety, ceux qui se plaignent du racisme supposé des nominations se trompent de combat. "Ceux qui montrent du doigt l'Académie n'éradiqueront pas les préjudices en créant plus d'intégrisme. Il faut commencer aux racines même d'Hollywood : embaucher plus, et laisser tranquilles les artistes." Le faible nombre de nominations de Selma n'est pas un complot raciste. "Les nominations veulent dire quelque chose, mais ne reflètent pas un soi-disant racisme de l'Académie", écrit-il. "Ses membres travaillent dur pour diversifier leurs rangs, et embaucher plus de diversité aux postes administratifs et créatifs". Rappelant les statistiques de la population américaine, Tim invite les critiques à penser plus large : "où sont les Latinos, les Asiatiques et les gays, trans et lesbiennes ?".
Bref, le débat continue. La 87ème cérémonie des Oscars, présentée par Neil Patrick Harris, aura lieu le 22 février prochain.
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Tags : Oscars
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