• Disney risque un procès pour la résurrection de Peter Cushing dans Star Wars Rogue One

    Disney risque un procès pour la résurrection de Peter Cushing dans Star Wars Rogue One

    Sorti en 2016, Rogue One : A Star Wars Story met en scène les événements menant à la destruction de l’Etoile Noire et se déroule entre l’Épisode 3 et l’Épisode 4 de la saga intergalactique. Le public découvrait alors de manière surprenante Peter Cushing, décédé en 1994 des suites d’un cancer, dans son emblématique costume du commandant impérial Grand Moff Tarkin, superviseur de la station spatiale de l’Empire, revenu d’entre les morts grâce aux effets spéciaux et à la technologie innovatrice. Sauf que huit ans plus tard, Disney risque d’être poursuivi en justice pour cette résurrection numérique.

    Le producteur Kevin Francis, ami du comédien britannique, et sa compagnie Tyburn Film Productions ont engagé des procédures judiciaires contre le géant de Hollywood, ainsi que la succession de l’acteur et son agence Associated International Management en charge de son héritage, pour avoir utilisé l’image de l’artiste alors même que ce dernier s’y était opposé. Selon eux, Peter Cushing a signé avec eux, quelque temps avant son décès, un accord stipulant qu’il refusait que son image soit utilisée après sa mort. A l’époque, Kevin Francis envisageait de réaliser un film, A Heritage of Horror, avec lui. Finalement, ce dernier n’a jamais vu le jour.

    Selon la compagnie, cet accord doit également s’appliquer à Lunak Heavy Industries – qui a produit Rogue One – ainsi qu’à LucasFilm – détenteur des droits de Star Wars. Aucune des deux boîtes en question ne semblait être au courant qu’il fallait une permission pour recréer une image d’un acteur – surtout quand celle-ci est extraite du film original dans lequel ce dernier apparaît en 1977 et pour lequel, il a signé un contrat.

    Un juge ayant refusé la demande de Disney de classer l’affaire en décembre 2023, le studio devra donc passer devant un tribunal.  

    Vingt-deux ans après la mort de Peter Cushing, et pour les besoins du scénario, les équipes de Rogue One ont décidé de rendre la vie au comédien par le biais de la technologie. Comment, en effet, évoquer la destruction de l’Etoile Noire sans son superviseur ? Grâce à des moulages du visage du comédien et des photos et vidéos prises du précédent opus, ils ont pu greffer les traits de Peter Cushing sur sa doublure, Guy Henry, présentant des traits similaires avec lui. 

    A l’époque, les producteurs ont versé à l’Estate de Cushing environ 33 000 euros. D’ailleurs, il n’était pas le seul à avoir été recréé numériquement. Carrie Fisher, la Princesse Leia Organa, a elle été rajeunie grâce à la même technologie. Mais contrairement à l’interprète de Grand Moff Takin, elle était encore en vie et avait donné son accord. Ces changements ont créé la polémique dès sa diffusion en salles. Pour autant, Rogue One a été nommé aux Oscars pour les meilleurs effets spéciaux.

    Aujourd’hui, de nouvelles voix s’élèvent contre l’utilisation de leurs images par la technologie. Les acteurs hollywoodiens avertissent des dangers de l’intelligence artificielle – ou comment leur image et/ou leur voix peut être utilisée sans leur autorisation. Robin Williams fut l'un des premiers, avant sa mort en 2014, à avoir signé une interdiction d’utiliser son image durant vingt-cinq ans.

    Danny Glover a également exprimé ses craintes face à une utilisation ultérieure de son personnage de Lando dans Star Wars. En 2018, il avait déclaré au New Yorker que son image été scannée par la production et conservée dans les archives :

    "Cela veut dire qu’un jour quelqu’un pourra se dire : ‘Hey faisons un nouveau film avec Donald. Ça fait 15 ans qu’il est mort, mais ce n’est pas grave, on peut faire ce qu’on veut avec lui.'"

    Dans une autre franchise, Samuel L Jackson a évoqué ses mêmes craintes pour Marvel. Quant à Tom Hanks, ce dernier s’est récemment offensé de voir son image reprise par l’intelligence artificielle pour une publicité dentaire pour laquelle il n'avait absolument pas signé.

    La réglementation de l’utilisation de l’IA était au cœur des revendications des acteurs en grève l’année dernière. Conséquence directe, le mois dernier, l’État de Californie a passé une loi rendant le consentement obligatoire pour l’utilisation des images d’artistes décédés par des répliques numériques.

    Ainsi, James Earl Jones, la voix de Dark Vador qui vient de nous quitter, a signé un contrat en 2022 avec LucasFilm permettant aux studios d’utiliser sa voix et la développer avec l’intelligence artificielle même après sa mort pour doubler son grand personnage, afin que l’héritage perdure.

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