• César 2020 : le boycott de Roman Polanski réclamé par des associations féministes

    César 2020 : le boycott de Roman Polanski réclamé par des associations féministes

    Dans une lettre ouverte à l’initiative du mouvement Osez le Féminisme !, plusieurs personnalités et associations ont appelé au boycott de Roman Polanski en vue de la prochaine cérémonie des César où son dernier film J’accuse a été nommé à douze reprises, notamment dans les catégories Meilleur film et Meilleur réalisateur. 

    Dans ce courrier publié en exclusivité par nos confrères du Parisien, les signataires appellent également à un rassemblement devant le salle Pleyel le 28 février prochain afin de confronter le réalisateur franco-polonais accusé de viol par douze femmes et toujours sous couvert d’un mandat d'arrêt international depuis sa fuite des États-Unis en 1978.

    Voici dans son intégralité le texte intitulé "lettre ouverte aux professionnel·les du cinéma votant pour les César" :

    "12 nominations aux Césars pour le film J'accuse de Roman Polanski. 12, comme le nombre de femmes qui l'accusent de viols pédocriminels. Les associations et personnalités féministes seront là le 28 février 2020 à la cérémonie des Césars pour appeler à dire NON à la célébration d'un violeur qui silencie les victimes.

    Par ces 12 nominations, le monde du cinéma a apporté un soutien franc et inconditionnel à un violeur en cavale, qui a reconnu avoir drogué et violé une enfant de 13 ans et a fui la justice américaine. Deux ans après #METOO, tandis qu'aux Etats-Unis Harvey Weinstein risque la prison à perpétuité, en France, nous acclamons et célébrons un violeur pédocriminel en fuite.

    Nous ne pouvons pas "séparer l'homme de l'artiste" quand Polanski lui-même, dans le dossier de presse du film, parle "d'accusations mensongères, procédures juridiques pourries". Personne n'est dupe. Polanski utilise sa notoriété, instrumentalise l'affaire Dreyfus pour se réhabiliter et se poser en victime alors qu'il est bourreau.

    À Alain Terzian, président de l'Académie des Césars qui déclare refuser "les positions morales" : vous vous trompez. Il s'agit de justice, pas de morale. Refuser de prendre position, célébrer un agresseur comme Polanski, c'est soutenir le système d'impunité des violences masculines, et museler la parole des victimes.

    Écoutons les victimes, écoutons Valentine Monnier, 12e femme à dénoncer un viol d'une extrême violence par Polanski, lorsqu'elle écrit : "Le délai de réaction ne vaut pas oubli, le viol est une bombe à retardement. […] Est-ce tenable, sous prétexte d'un film, sous couvert de l'Histoire, d'entendre dire J'accuse par celui qui vous a marquée au fer, alors qu'il vous est interdit, à vous, victime, de l'accuser?"

    À vous, les 4 313 professionnel·les du cinéma qui vont voter pour les Césars 2020 :

    En 2018 aux Césars, vous arboriez en nombre le ruban blanc #MaintenantOnAgit contre les violences masculines. En 2019, vous souteniez Adèle Haenel, son courage et sa vérité : dépolitiser le réel, c'est le repolitiser au profit de l'oppresseur. Plus d'hypocrisie. En 2020, vous avez la responsabilité de prendre position et de refuser de décorer un violeur pédocriminel qui se pose en victime. En 2020, ne donnez pas raison à une Académie des Césars sexiste qui invisibilise encore trop les femmes au bénéfice des agresseurs (une seule femme nominée pour le meilleur film et la meilleure réalisation; et 55 % des étudiant.es en cinéma sont des étudiantes quand seulement 6 % de femmes sont récompensées aux Césars).

    Les associations féministes appellent à un rassemblement devant la salle Pleyel, où se tient la cérémonie des César, le 28 février 2020, à 18h, et demandent instamment aux professionnel·les de voter #METOO !"

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