• Sara Forestier victime de violences conjugales : ce témoignage fort

    Après trois mois d'immobilité, le cinéma reprend ses droits. Ce lundi 22 juin, et conformément à de récentes annonces de l'exécutif, les salles de cinémas rouvrent leurs portes dans le respect des règles sanitaires. À l'occasion, et dans le cadre de la promotion du film d'Anne Paulicevich et Frédéric Fonteyne baptisé Filles de joie, Sara Forestier était l'invitée de la matinale de Léa Salamé sur les ondes de France Inter. Dans ce nouveau long-métrage, l'actrice de 33 ans campe le rôle d'Axelle, un personnage victime de violences conjugales. Pour cette interprétation, la comédienne révélée par le drame L'Esquive en 2004 a puisé dans son expérience personnelle. En effet, lorsqu'elle a accepté d'endosser ce nouveau rôle, la star était "en train de sortir d'une relation avec un homme qui était violent." Sara Forestier a tardé à briser le silence. "Quand j'étais adolescente, j'ai une amie qui s'est faite taper par son conjoint, et je n'ai pas su réagir", a-t-elle d'abord déclaré, "ensuite ce sont des sujets qui sont un peu apparus dans la société, on en parlait de plus en plus, et puis moi quand ça m'est arrivé j'ai commencé à avoir des bons réflexes."

    Confrontée aux coups de cet ex-compagnon, elle a donc été en mesure de réagir rapidement. Si elle n'a pas porté plainte au premier abord, celle qui a été critiquée pour avoir dénoncé "l'injonction à être sexy" est parvenue à entreprendre d'autres démarches pour se faire justice. "J'ai été à l'hôpital faire des constations des lésions, ce qui m'a permis d'avoir des preuves pour pouvoir porter plainte contre ce garçon", a-t-elle ainsi expliqué. Désormais, Sara Forestier constate que le silence est le meilleur atout des bourreaux. Elle estime donc que la libération de la parole autour des violences conjugales est importante. "Ça aide et ça sauve des gens, de parler." Sara Forestier a décidé de faire des coups dont elle a été victime une force dans le combat contre les violences conjugales. "J'aurais une amie dans la même situation, je l'emmènerais faire des mains courantes parce que je sais que ça sert à quelque chose (...) je lui dirais qu'elle peut aussi aller voir un médecin pour faire des constatations", dit-elle. À ses yeux, "les féministes ne mettent pas en danger la justice, on fait partie de la justice (...) c'est la société qui fait évoluer les lois."

    Des déclarations qui ont eu un impact sur la Toile. Catherine Rochon, rédactrice en chef du magazine en ligne Terrafemina, a d'abord applaudi les "paroles courageuses et nécessaires" de la principale concernée. "Enfin une actrice française qui s'engage. Bravo", peut-on lire. Même son de cloche du côté d'autres internautes à l'image de Camille Froidevaux-Metterie, philosophe, écrivaine, chercheuse et professeure de science politique féministe.

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