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Ryan Gosling, Reda Kateb et un Yorkshire hier à Paris pour l'avant-première de Lost River
Hier après-midi, les promeneurs des Champs Elysées ont pu croiser une longue file d'attente devant le cinéma de l'Elysée Biarritz. Invités, fans et journalistes s'étaient rassemblés en masse et en avance pour rencontrer l'acteur et réalisateur Ryan Gosling (Drive, Only God Forgives) qui venait présenter en personne son premier film Lost River, en compagnie du français Reda Kateb. Voici les grands moments de cette rencontre à laquelle nous avons pu participer.
Mais d'abord, que vaut le film : Lost River, conte macabre sur une ville en décomposition, offre le portrait d'une famille courageuse qui tente de survivre malgré tout dans un univers dangereux et cauchemardesque. La mère accepte de se produire dans un cabaret sordide tandis que le fils découvre une cité engloutie, porteuse d'une étrange malédiction. Le ton est à la fois sombre et enfantin, l'ambiance oppressante, sa pare de couleurs malsaines tandis que la narration s'offre quelques petites escapades dans le registre du fantastique, voire de l'épouvante. On y croise pèle-mêle le jeune acteur Matt Smith, la splendide Christina Hendricks, Ben Mendelsohn, Eva Mendes (qui partage depuis 2011 la vie de Ryan Gosling) et Reda Kateb dans le rôle d'un chauffeur de taxi exilé. Ce premier film maîtrisé et original a su digérer ses références avec intelligence, résultat : Lost River fait mouche et déclenche plusieurs salves d'applaudissements de la part du public, conquis.
30 millions d'amis
Sous les ovations des spectateurs impatients, Ryan Gosling et Reda Kateb font leur entrée, avec un peu de retard, dans la salle, et se prêtent de bonne grâce aux jeu des questions-réponses. L'acteur américain, chemise de bûcheron, humeur badine et regard de braise, n'hésite pas à blaguer avec le public ou son compère, révèle volontiers son inspiration des Goonies et prend des mines timides quand ont lui prête des références à Stanley Kubrick ou David Lynch. Il ne se démonte pas non plus quand le Yorkshire de Reda Kateb s'invite à l'improviste dans la salle et lui saute joyeusement sur les genoux. "Ce sera le héros de mon prochain film". Déclare-t-il d'un ton malicieux.
Ryan Gosling annonce qu'il a eu l'idée de Lost River en filmant les rues sinistrées de Détroit qui l'emplissaient d'une grande mélancolie. Enfant, il passait ses vacances près d'un lac artificiel qui avait noyé une ville entière. "Je détestais l'idée de nager sur tous ces vestiges. J'ai même longtemps refusé de prendre des bains avec cette eau qui provenait du lac où étaient englouties les ruines d'une ville morte" révèle l'acteur.
Ryan Gosling derrière la caméra
Reda Kateb, pour sa part, confie, amusé, sa surprise d'avoir été contacté par Ryan Gosling. "Moi qui travaille principalement dans le cinéma d'auteur ou le cinéma indépendant, je ne savais pas du tout que Ryan avait vu mes films, ni même qu'il connaissait mon existence" (pour info : l'acteur césarisé qu'on a découvert dans un Prophète avait déjà mis un pied à Hollywood dans Zero Dark Thirty).
"L'une des plus grandes réussites de Ryan", continue Reda Kateb, "c'est d'avoir adapté ses méthodes de tournage à la ville de Detroit. Nous ne voulions pas débarquer comme 'des seigneurs' pour filmer la misère quotidienne de ses habitants. D'autant plus que notre présence pouvait parfois déranger quelques petites affaires locales..." "C'est pourquoi nous avons décidé de travailler et même d'improviser avec les habitants jusqu'à en faire des figurants." Précise Ryan Gosling. "La scène de la femme âgée qui se dispute avec Bully dans la station service isolée est l'une des rencontres que nous avons gardées avec ces personnages urbains étonnants".
De sa première expérience de réalisateur, Ryan Gosling garde un bon souvenir : "le métier d'acteur m'a été utile sur le plateau : ça m'a aidé à faire croire que tout était toujours sous contrôle alors qu'on avait toujours plein de problèmes à régler".
"Il a su créer une complicité, de vrais liens entre les acteurs, des relations hors-champs qui se ressentent dans le film." Confirme Reda Kateb, séduit par la méthode "Gosling". Cette discussion, entièrement axée cinéma, se termine et les deux acteurs s’éclipsent, évitant poliment leur foule d'admirateurs et surtout d'admiratrices. Paris peut retrouver la tranquillité habituelle d'un jour férié.
Ryan Gosling, qui passe actuellement quelques jours en France vient soigner la promotion hexagonale de Lost River (qui sortira demain, le 8 avril) puisque le film n'aura le droit qu'à une sortie technique et VOD aux Etats-Unis sous prétexte d'un accueil critique glacial. Des vidéos amateurs du festival de Cannes semblent pourtant prouver le contraire : alors que le film déclenche une standing ovation et des acclamations chaleureuses à peine le générique terminé.
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Tags : Ryan Gosling, Reda Kateb, Lost River
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