• Oscars 2015 : quelles sont les chances d'American Sniper ?

    Oscars 2015 : quelles sont les chances d'American Sniper ?

    Ça raconte quoi ? L’histoire vraie de Chris Kyle, tireur d’élite des Navy Seals, devenu le sniper le plus meurtrier de l’histoire des Etats-Unis après ses quatre « tournées » en Irak.

    C’est avec qui ? Bradley Cooper, impressionnant dans la peau de ce cowboy patriote borderline, tout en énergie rentrée, regard vide et tremblote contrôlée, dont l’expérience traumatisante du terrain ébranle à peine les certitudes. On ne retient à peu près personne d’autre que sa femme, incarnée sobrement par Sienna Miller qui n’a quand même pas grand chose à jouer. Et un bébé en plastique…

    Pourquoi il faut le voir ? Tout est relatif, mais il s’agit quand même du meilleur film de Clint Eastwood depuis Gran Torino. Les polémiques qu’il a déclenchées outre-Atlantique où il bat des records hallucinants au box office en font par ailleurs un objet de curiosité, et surtout un film beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Loin du tract réac voire fasciste que certains libéraux américains dénoncent, American Sniper s’intéresse à un personnage problématique et aux mécaniques qui l’ont construit, et interroge non pas tellement la validité de la guerre, mais la figure de héros qui en a émergé.

    Nominations ? 6. Meilleur film, meilleure adaptation, meilleur acteur, meilleur son, meilleur mixage, meilleur montage.

    Ça repart avec quoi ? A priori rien dans les grandes catégories. D’ailleurs, si American Sniper est candidat à l’Oscar du meilleur film où il n’a à peu près aucune chance de battre Boyhood et Birdman, Clint, lui, n’est pas nommé en tant que réalisateur. La prestation de Bradley Cooper est notable, mais ne fera pas le poids face au comeback de Michael Keaton ou la perf d’Eddie Redmayne en Stephen Hawking. Par ailleurs, la radioactivité du sujet (un sniper un peu facho connu pour avoir buté le plus d’Arabes possible) devrait empêcher, par principe, la gauche hollywoodienne de distinguer le film. Côté technique, on peut raisonnablement penser que l’Oscar du meilleur montage ira à Boyhood. Restent le son et le mixage, catégories difficilement pronosticables. 

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