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Olivier Minne, la vie cachée de Monsieur Fort Boyard
Sachez-le, à l’heure où le samedi soir sur France 2 quand vous regardez le maître du Fort Boyard emmener au pas de charge les candidats autour de la forteresse, Olivier Minne, en vrai, termine en général son petit déjeuner… à Los Angeles. Cela fait une douzaine d’années maintenant qu’il y passe la moitié de son temps. Il s’y était réfugié en 2002 quand, pour la seconde fois en trois ans, tout s’était arrêté pour lui sur sa chaîne de toujours France 2. « Le problème avec toi c’est qu’on ne sait pas qui tu es », s’était-il entendu dire pour tout motif de rupture. Après avoir été durant une décennie l’animateur couteau-suisse du groupe de télé public, tantôt intervieweur pointu pour le magazine culturel Le Cercle de minuit, tantôt animateur en chef de Matin bonheur ou de Jeux sans frontière, ou encore commentateur distancié de l’Eurovision, cette formule résonne cruellement en lui. « A ce moment là, j’ai vraiment cru que c’était fini pour moi » nous confie-t-il au téléphone.
Manifestement il est en voiture quelque part sur une highway de la San Fernando Valley. Lui dit familièrement la « valley » avec juste ce qu’il faut d’accent yankee. Il y vit dans un quartier « calme et populaire » où il fut quelques années durant le voisin de Charlène Tilton (à jamais le minois angélique de la petite dernière du clan Ewing dans Dallas, Lucy). « Une personne délicieuse »… et l’une des héroïnes d’un documentaire qu’il a commencé à réaliser sur ces actrices, qui par leur rôle ou leur personnalité ont changé l’image des femmes à la télévision. Au générique il y a aussi la vedette iconique de la série culte Mission Impossible, Barbara Baine et Angie Dickinson, qui fut une des premières à incarner une femme flic sur le petit écran notamment dans Police story.
Sa green card obtenue en 2010 lui permet de faire ce qu’il veut. Alors Olivier Minne en profite. Réalisateur donc, mais aussi producteur exécutif pour certains tournages, il œuvre parfois comme fixeur « je fais du repérage pour des équipes de productions européennes qui viennent tourner en Californie ». Pour se reposer, il lit, fait du sport (quatre fois par semaine… ça se voit !). En février 2015, il a perdu celui chez qui il aimait tant passer des après midis entières à parler de la vie, du cinéma, et de l’âge d’or d’Hollywood, Louis Jourdan. Sa parole, ses souvenirs, ne se perdront pas, Olivier met la dernière main à un manuscrit qui va retracer à hauteur d’homme le destin de ce Frenchy qui (rare honneur) compte deux étoiles à son nom sur le Walk of Fame d’Hollywood boulevard.
La Cité des anges le nourrit, l’énergise. A l’entendre, chaque journée est une promesse de rencontres, de découvertes nouvelles. « Ici tout est impossible et totalement possible à la fois » résume-t-il. Quand il y a débarqué, le moral à zéro, blessé, le Franco-belge n’avait plus que son rêve d’ado auquel se raccrocher : devenir comédien. A trente cinq ans, l’ancien élève du cours d’art dramatique Florent à Paris arrivait avec le statut d’étudiant et s’inscrivait à l’actor’s studio. Un mois plus tard, il trouvait déjà un premier petit boulot comme coach vocal pour un acteur qui devait incarner un français dans un film. Au même moment, dans les studios de la Fox, les producteurs de l’émission Face off, statuaient sur l’animateur qu’ils allaient recommander à leurs homologues français qui venaient de vendre l’adaptation de leur divertissement à France 2. Les américains validaient un seul nom… Olivier Minne. « Je ne l’ai appris que bien après, mais c’est comme ça que j’ai pris les commandes de ce nouveau jeu ». Son titre : La cible qui signe son comeback sur la chaîne en janvier 2003. Dans la foulée le patron des programmes de l’époque, Yves Bigot, l’impose dans les Rangers du maître de Fort Boyard qu’il n’a cessé depuis de rechausser chaque été. « Le plus drôle dans cette histoire c’est qu’à Los Angeles je suis devenu très ami avec Johanna Shimkus, qui fut l’épouse de Sidney Poitier mais surtout la vedette féminine du film Les aventuriers avec Lino Ventura et Alain Delon. Or les deux se bagarrent à la fin devinez où ? Au Fort Boyard. La légende veut que cette séquence ait inspiré Jacques Antoine (le créateur du jeu, ndlr) ». La boucle est bouclée.
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