• Le scénariste Max Landis accusé par huit femmes d'abus sexuel et moral

    Le scénariste Max Landis accusé par huit femmes d'abus sexuel et moral

    Le scénariste et réalisateur Max Landis, à qui l'on doit notamment le scénario de Chronicle et de Bright, est accusé d'abus sexuels et moraux par huit femmes différentes. En décembre 2017, suite à l'affaire Weinstein, le fils du célèbre réalisateur John Landis (Le Loup-garou de Londres, Les Blues Brothers) avait déjà été accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes sur Twitter, notamment l'actrice Anna Akana et la créatrice de jeux vidéo Zoë Quinn.

    Aujourd'hui, le Daily Beast a publié une longue enquête rassemblant plusieurs témoignages de femmes relatant les agressions psychologiques et physiques, humiliations et parfois même les viols dont elles auraient été victimes de la part du scénariste de 33 ans. Certaines d'entre elles ont préféré livrer un témoignage anonyme*, d'autres ont accepté que leur nom figure dans l'article du magazine américain. Ces agressions, caractérisées par un même schéma de prédation et de manipulation, se seraient produites de manière répétée au long des dix dernières années.

    D'après plusieurs anciennes petites-amies, collègues ou amies, Landis les aurait d'abord introduites dans son cercle d'amis intimes, avant de les agresser sexuellement ; des violences sexuelles toujours assorties d'un certain nombre de sévices psychologiques. "Il s'entoure de gens très jeunes, qui viennent d’emménager à Los Angeles, qui n’ont pas de réseau. Il est comme un prédateur, il sait comment attirer quelqu'un", explique Samantha, qui l'a brièvement fréquenté, ajoutant qu'il se comportait avec son groupe d'amis baptisé la Colour Society comme un gourou. "Il essayait systématiquement d'avoir des relations sexuelles avec toutes les femmes que je connaissais. Nous ne sommes pas des personnes, pour lui."

    Elle décrit son comportement avec les autres femmes comme "abusif" : "Il les manipulait, les humiliait et était souvent cruel." Julie, qui a été la petite amie de Landis pendant deux ans, confirme : "À plusieurs reprises, il parlait de moi comme de son ex petite amie devant des filles dans des soirées où nous allions en couple. Il critiquait ouvertement mon corps devant les gens (...) et comparait les performances sexuelles [de ses anciennes petites amies] avec les miennes devant moi, ses amis et ses collègues."

    Julie est ensuite de plus en plus maltraitée : "Il affirmait que me voir pleurer l'excitait. Cela s'est transformé en routine, lui criant et en m'humiliant jusqu'à ce que je pleure, puis couchant avec moi pendant que je continuais à pleurer (...). Il m'a étouffée jusqu'à ce que je m'évanouisse et m'a fait des choses humiliantes et dégradantes que je n'arrive toujours pas à écrire."

    Landis clamait ouvertement avoir déclenché des troubles de l'alimentation chez sa première petite-amie et une femme du nom de Kerry a ajouté qu'il la complimentait lorsqu'elle cessait de s'alimenter. Le fils de John Landis disait également être bipolaire et utilisait sa maladie pour justifier ses actes. "Une fois, se souvient Kerry, il m'a étouffée et m'a dit qu'il voulait me tuer. Et j'ai fini par le rassurer en lui disant qu'il n'était pas un monstre quand il a dit qu'il se sentait mal. Parce que je me sentais moi-même mal qu'il soit si malade."

    Dani Manning, une autre ex petite amie de Landis, a indiqué au Daily Beast que Landis lui retirait la nourriture des mains devant sa famille pour l'empêcher de manger et que leur relation est devenue de plus en plus violente : "Nous assistions à événement public et je crois que j'ai ri de lui et il a commencé à m'étrangler jusqu'à ce que mes yeux se brouillent." Ani Baker, qui a dénoncé les agissements de Landis sur les réseaux sociaux après avoir découvert que des vidéos d'elle existaient encore sur sa page Instagram dans l'espoir de mettre en garde les femmes, raconte avoir été elle aussi violemment agressée et menacée par Max Landis : "Il s'est retourné et il a mis ses mains autour de ma gorge et il s'est rapproché de mon visage. Il a dit: 'Je vais te tuer, putain. Tu comprends ce que je dis ? Je vais te tuer, putain.'"

    Ani Baker se souvient d'un incident particulièrement traumatisant. Max Landis lui aurait demandé, après avoir passé la nuit ensemble, si elle voulait voir quelque chose d’horrible, avant de sortir son ordinateur et de lui montrer une très longue liste de femmes avec lesquelles il avait eu des rapports sexuels. "En haut il y avait un code pour classer chaque expérience comme agréable ou non, excitante ou non (...). Certaines femmes n'étaient pas identifiées par leur nom, mais uniquement par leur origine ethnique et le lieu de la rencontre. Il a fait défiler le fichier jusqu'en bas et a montré mon nom, avec ma note à côté."

    Veronica, quant à elle, décrit l'agression et le viol dont elle aurait été victime lors d'un week-end à Disneyland en 2017. Dès leur arrivée dans la chambre, alors qu'elle avait fermement averti Landis qu'elle ne souhaitait pas que leur relation aille au-delà d'une relation amicale, il l'aurait "maîtrisée plysiquement" : "Il m'a plaqué face contre terre sur l'un des lits et a commencé à toucher mon entrejambe à travers mes collants", a déclaré Veronica. "J'étais choquée. Quand il a vu qu'il m'avait fait peur, il a ri et a dit : 'Cela t'a mise mal à l'aise, hein ?'" 

    En 2008, une plainte avait été déposée contre Max Landis par une jeune femme, Callie Ray, pour agression sexuelle. Ashley Heffington Dionne, une amie proche de Callie Ray, raconte avoir été témoin du viol de son amie par Landis. Un soir, alors que son amie semblait "confuse et délirante", elle a entendu un homme qui n'était pas son petit ami lui assurer qu'il était bel et bien son petit-copain. "J'ai sauté hors de mon lit et suis entrée dans notre salon commun pour voir Max par-dessus Callie sur notre canapé. Il était sur elle et son pantalon était baissé. Il bougeait et j'ai pu entendre ce qu'il faisait. J'ai crié : 'Vous devez partir maintenant!' Il s'est levé, a rapidement levé son pantalon, et je l'ai poussé physiquement, exigeant agressivement qu'il parte." Intimidée par l'avocate de Landis, Callie Ray avait finalement décidé de ne pas aller au bout de sa démarche. 

    Si l'on en croit les témoignages de la comédienne Masha Mendieta et de la costumière Tasha Goldthwait, les agissements de Max Landis se s'arrêtaient pas au cadre privé et il lui est arrivé de harceler et d'agresser sexuellement des femmes jusque sur les plateaux de cinéma. "Il me parlait tout le temps de son pénis, se vantait de la taille de celui-ci", se rappelle Goldthwait, qui travaillait sur son premier long métrage Me Him Her. "Sur le plateau, il me touchait tout le temps (...) . À un moment donné, nous étions sur le plateau avec des gens autour et il m'a poussée par terre et s'est retrouvé sur moi sur un lit. J'ai élevé la voix et lui ai dit de partir et j'ai finalement réussi à le faire sortir." Les deux femmes ont fini par quitter leur poste, le harcèlement de Landis étant devenu insupportable. 

    A ce jour, tous les projets en cours de Max Landis sont à l'arrêt. En avril dernier notamment, la comédienne Chloë Grace Moretz, qui doit jouer dans Shadow in the Cloud, un film d'horreur dont il avait écrit le script, a indiqué dans une interview accordée au Guardian que le scénario avait été réécrit et que l'équipe du film avait pris ses distances avec Landis. Maintenant, reste à savoir s'il sera poursuivi en justice et quelles seront les suites de cette affaire. Pour l'instant, le principal intéressé a refusé de répondre aux sollicitations des médias. 

    *Lorsque seul le prénom de la personne est indiqué, il s'agit d'un témoignage anonyme et le prénom a été modifié. Lorsque le prénom et le nom sont indiqués, alors il s'agit de femmes qui ont accepté de témoigner sous leur véritable identité. 

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