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Le comédien Philippe Caubère accusé de viol, une enquête est ouverte
Le Point révèle aujourd'hui que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 16 avril pour viol à la suite d'une plainte déposée récemment contre le comédien Philippe Caubère. Cette plainte a été déposée le 27 mars par une ex-militante des Femen âgée de 43 ans auprès du parquet de Béziers par ses deux avocats, maîtres Jacques Gauthier-Gaujoux et Jonas Haddad, puis a été transmise au parquet de Paris, ville où une partie des faits se seraient déroulés. Joint hier soir par le journal Le Parisien, l'avocat du comédien "conteste avec la plus grande énergie les accusations de viol", affirmant que son client "reconnaît une relation consentie avec cette femme comme il en a eu beaucoup d’autres".
Pour étayer sa plainte, la plaignante a conservé des correspondances et des échanges par SMS et E-Mails. Philippe Caubère et la plaignante se seraient rencontrés en 2010 à Béziers, lors d'une représentation du comédien dans la ville pour la pièce L'asticot de Shakespeare. Dans la plainte consultée par Le Parisien, la plaignante, qui souhaitait devenir dramaturge, raconte qu'après la représentation, ils sont allé boire un verre dans l'enceinte du théâtre. Avant de se séparer, ils ont échangé leurs numéros de téléphone. Dans les jours suivants, le comédien aurait multiplié les SMS, d'abord professionnels, puis de plus en plus personnels.
Quelques semaines plus tard, ils se seraient retrouvés à Paris, où le comédien se produisait. Après la représentation, Philippe Caubère invitait cette femme à dîner dans un restaurant de Montparnasse, puis à boire un verre chez lui à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne. La femme souligne dans la plainte avoir été surprise de ne voir aucun nom sur la porte du domicile du comédien. "Je n’ai pas envie que tout le monde soit au courant de mes agissements" lui aurait répondu le propriétaire des lieux.
Selon le journal citant la plainte, après une visite de la maison, le comédien aurait fait entrer son invitée dans une pièce entièrement vouée aux plaisirs sexuels, avec de nombreux masques, notamment de diables, et toute sorte d’instruments. Selon la visiteuse, Philippe Caubère aurait très rapidement tenté de la plaquer contre un mur pour l’embrasser et elle aurait tenté de se soustraire à son étreinte. Mais le comédien n’aurait pas réussi à avoir de rapport sexuel avec elle ce soir-là, selon la plaignante.
Par la suite, Philippe Caubère aurait cherché à entretenir avec la plaignante une relation de domination, multipliant "les pressions psychologiques" selon elle, évoquant "une emprise", s'estimant "complètement soumise" et "en état de stress permanent, [...] aliénée et dépendante".
En mars 2010, Philippe Caubère revient jouer à Béziers. Après avoir dîné au restaurant avec la plaignante et le reste de la troupe, elle accepte de suivre le comédien dans sa chambre d'hôtel. L'acteur, "ivre et extrêmement excité" selon elle, se serait alors jeté sur elle avec violence. Dans sa plainte, la quadragénaire affirme que le comédien la frappe au visage avec le poing puis tente de l’étrangler en hurlant "Maman, maman". Il l’aurait traînée ensuite par les cheveux avant de la contraindre à une fellation. Puis l’aurait violée et humiliée.
La victime présumée raconte ensuite avoir quitté la chambre d’hôtel et avoir erré dans les rues de Béziers avant de prendre le premier train pour Toulouse. Les jours suivants, elle aurait reçu plusieurs SMS du comédien auxquels elle n’aurait pas répondu. La quadragénaire qui a fini par annoncer au comédien qu’elle allait porter plainte pour viol est alors menacée. "Je ne comprends pas pourquoi tu me fais du chantage, je connais du monde, il va t’arriver des bricoles", lui aurait-il déclaré. Le 15 octobre 2011, après un an de silence, la plaignante recroise encore une fois le comédien, qui joue à ce moment là au théâtre Sorano à Toulouse. La femme explique dans sa plainte avoir voulu se confronter au comédien : "Je me suis plantée devant lui, et je l’ai regardé dans les yeux". Par la suite, la plaignante est devenue une activiste féministe, et intègrera un temps le mouvement Femen, avec lequel elle a participé à plusieurs happening.
Philippe Caubère s'est régulièrement qualifié de féministe. À l'époque des lois visant à réprimer la prostitution de rue sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il s'était présenté comme client de prostituées. Il avait d'ailleurs rédigé en avril 2011 une tribune dans le quotidien Libération pour dénoncer l'instauration d'un "ordre moral", sous le titre : "Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et client de prostituées". En novembre 2013, il était l'un des signataires de la pétition "Touche pas à ma pute" lancée par la revue Causeur; ce qui avait fait dire à Anne Zelensky, présidente de la Ligue du droit des femmes, que "cet appel "Touche pas à ma pute" humiliait les femmes".
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Tags : Philippe Caubère
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