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Julien Courbet jugé coupable de complicité d'atteinte à la vie privée
C'est une histoire vieille de dix ans qui vient d'être jugée par le tribunal de Caen, ce 15 décembre 2016.
Le 23 juin 2006, dans le cadre de l'émission « Médiation » Sans aucun doute, Julien Courbet et ses équipes ont diffusé un reportage sur un couple vivant une séparation difficile. Au coeur de cette séparation, une fillette de 4 ans, que les anciens époux se disputent. La mère refuse de la confier à son ex-mari. Le père de famille, vivant très mal cette situation, fait appel à l'émission de TF1 pour trouver une solution, et ainsi revoir sa fille.
C'est le thème de l'émission Sans aucun doute, "porter assistance aux personnes en situation difficile". Pour l'aider dans cette quête, la méthode employée est plus que discutable…
Le père de famille pense trouver des informations chez son ancienne belle-mère. Le 5 juin 2006, équipé d'une caméra cachée, fournie par la production, il se rend alors chez cette dame, dans un village de Normandie. Il pénètre dans son jardin, fouille la maison, en vain. La fillette n'est pas là. Pendant ce temps, son ancienne belle-mère a contacté la gendarmerie, pour faire cesser la fouille de sa maison.
Trois jours plus tard, Julien Courbet réalise un entretien dont il a le secret, dans les conditions du direct. La belle mère y est plus ou moins accusée de cacher l'enfant. L'enregistrement se fait sans son consentement, et malgré ses protestations, une partie de l'échange sera diffusée sur TF1 le 23 juin 2006.
Dans l'émission, malgré quelques floutages rudimentaires, il est facile de reconnaître le jardin de cette dame, ainsi que son véhicule. Reconnue par des proches, elle estime que la diffusion de cette séquence lui a porté préjudice, et porte plainte contre l'émission, pour atteinte à la vie privée. Selon son avocat, "Elle a été humiliée, présentée comme une menteuse." Elle aurait pâti de cette situation au niveau professionnel.
Plusieurs années plus tard, l'affaire est renvoyée en correctionnelle. Les avocats de Sans aucun doute expliquent que cette enquête a été réalisée à charge et à décharge, « sans intention denuire« . Pour Julien Courbet, c'était à la chaîne qui diffuse l'émission de »trapper" cette séquence, car TF1 avait »droit de vie et de mort" sur tous les sujets.
Pour le procureur, cela ne fait aucun doute, l'enregistrement sans accord préalable, et l'usage d'une caméra cachée, traduisent une absence de consentement. Selon lui, « le jardin reste un lieu privé ».
D'où les condamnations de l'animateur et producteur de l'émission, Julien Courbet, à 6000 euros d'amende pour complicité d'atteinte à la vie privée. Le patron de TF1 à l'époque, Patrick Le Lay, en tant que diffuseur, a lui été condamné à 3000 euros pour les mêmes motifs. La journaliste qui avait installé la caméra cachée a été condamnée à 1500 euros d'amende, et le père de famille, qui cherchait par tous les moyens à retrouver sa fille de 4 ans, a de son côté écopé de 1 000 euros d'amende avec sursis.
La belle-mère, obtient 4 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice.
Tags : Julien Courbet
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