• Gérard Depardieu à propos de Charlie Hebdo : "Je plains autant les musulmans que les victimes"

    Invité extraordinaire du Festival de cinéma Premiers Plans à Angers, Gerard Depardieu est venu s'exprimer sur son film culte, Les Valseuses mais n'a pu s'empêcher comme à son habitude d'évoquer la politique de la France sans oublier de déclarer encore et toujours son amour pour la Russie et le Caucase mais s'exprime aussi, pour la première fois, sur les attentats contre Charlie Hebdo.

    Interrogé sur sa nouvelle vie en Russie, depuis son exil en janvier 2013, Gerard Depardieu décrit la vie dans le Caucase, région fortement décriée pour le manque de libertés et gouvernée par un état totalitaire, comme douce et belle : "Le mieux, c'est d'être dans des pays où l'on voit beaucoup de gens qui aiment la France et qui aiment aussi la liberté même s'ils sont un peu conditionnés. Et je vous assure qu'en Russie je me sens parfaitement bien, y compris dans le Caucase. Il n'y a qu'à lire ce qu'a écrit Alexandre Dumas en 1850 sur son voyage dans le Caucase. Rien n'a changé, c'est comme ça. Il n'y a pas de tyran, pas de dictateur".
    Adepte des digressions comme l'était d'ailleurs Alexandre Dumas quant à son fameux voyage dans le Caucase, Gerard Depardieu réécrit l'histoire autoritaire quotidienne du pays et va même jusqu'à nier la politique répressive de sa terre d'accueil : "Pour les intellectuels, qu'ils y aillent et qu'ils voient... Moi, je n'ai jamais pris une bastos... J'ai vu des manifestations. Je n'ai jamais vu de flics bourrés taper sur des lesbiennes ou des gays, je n'ai jamais vu ça".
    Et si aux yeux de l'acteur de 66 ans la Russie est un pays aux manifestations pacifistes, la France elle l'est bien moins : "A Paris, en France, la manifestation pour la retraite à 60 ans, j'étais là, avec mon scooter. Devant, il y avait des tous les politiques. Quinze rangs derrière, il y avait de véritables syndicalistes et des travailleurs. Vingt rangs derrière, çacommençait à devenir un peu Grolandais. Quarante rangs derrière c'était carrément les cuites, et des gamins de 14 ans qui manifestaient pour la retraite à 60 ans alors qu'ils n'avaient jamais rien foutu. Je leur disais : 'Casse plutôt une voiture. Casse une bagnole !'"

    Ayant fini son éloge de la politique russe, Depardieu est ensuite interrogé sur les attentats de début janvier en France. Et même en commentant cette triste actualité, l'acteur ne peut s'empêcher de critiquer la politique française : "Il y a trop de monde qui en a déjà parlé... J'ai été choqué, comme tout le monde. Je connaissais très bien Wolinski, Cabu, et je connaissais leurs caricatures. Ça fait partie de cet élan de liberté qui vient de 1968 et 1981, avec les radios libres et tout ce qu'il se passait. Maintenant, je ne vais pas non plus trop exagérer, je plains autant les musulmans que les victimes, parce qu'il y a des amalgames. Il faut faire un travail là-dessus, ce que ne fait aucun politique. La preuve, on m'a viré de France.  On préférait me voir à l'extérieur. Je suis donc très souvent dans ces pays où ils ont des cultures que je respecte".

    Fanatique de son pays d'adoption, c'est pour le cinéma russe que Gerard Depardieu loue désormais ses talents. L'acteur sera ainsi prochainement à l'affiche d'une comédie russe Sport bez granits. Heureusement il n'en oublie pas pour autant ses premières amours et s'illustrera prochainement sur grand écran français au côté d'Isabelle Huppert dans The Valley of Love de Guillaume Nicloux.

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