Fast and Furious 7 a été projeté ce week-end au festival SXSW au Texas et les premiers retours sont enthousiasmants concernant le fun (et, corollaire, la débilité) du grand spectacle de bagnoles boostées et de cascades furieuses du septième volet de la saga (6 films, 2,3 milliards de dollars de recettes mondiales). De ce côté-çi, on n'avait pas grand-chose à craindre. Mais le film avait un autre enjeu : celui de gérer la disparition de Paul Walker.

Le comédien a disparu tragiquement le 30 novembre 2013 dans un accident de voiture alors que la tournage de Fast and Furious 7 n'était pas encore terminé, causant un arrêt de la production d'un bon mois. Face à la tragédie, le studio Universal et le réalisateur James Wan ont finalement opté pour ne pas tuer dans la fiction l'ex-flic infiltré Brian O'Conner (le personnage de Paul), modifier radicalement le script (évidemment), et utiliser ses frangins (plus une doublure numérique) pour le remplacer dans les scènes manquantes. Que vaut le résultat à l'écran, alors ?

D'après les premiers retours de SXSW, ça marche. Le personnage de Brian est toujours présent et important, et le spectateur non averti ne remarquera rien puisque Paul avait tourné la majorité de ses scènes importantes. Brian est filmé de dos lors d'une scène avec son enfant, ou est maintenu soigneusement hors du cadre tandis que Vin Diesel et Michelle Rodriguez papotent. Le film est de toutes façons un film d'équipe, et Brian n'est pas le centre d'intérêt depuis au moins Fast and Furious 5 -il y a Vin Diesel qui est en fait le personnage principal, Dwayne Johnson, Ludacris, Tyrese Gibson, plus les petits nouveaux Tony Jaa, Jason Statham en méchant, et Kurt Russell en second rôle. Du point de vue technique, une grosse scène d'action dans le troisième acte du film est montée plus rapidement et sèchement que d'habitude pour camoufler l'absence de Paul Walker. En résumé, Fast and Furious 7 se concentre sur le reste de l'équipe et relègue Brian à l'arrière-plan, et ça fonctionne.

Plus important, le film réussit surtout sa scène finale d'adieu à Paul Walker que nous ne spolierons pas ici mais qui parvient à effectuer un parallèle émouvant entre le destin de son personnage et celui de Paul. Bien évidemment, Fast and Furious 7 lui est dédié. Préparez les mouchoirs.