• Affaire Weinstein : "Le genre de type avec lequel je n’irai jamais m’amuser" confie Juliette Binoche

    Affaire Weinstein : "Le genre de type avec lequel je n’irai jamais m’amuser" confie Juliette Binoche

    Après Isabelle Adjani ou encore Marion Cotillard la semaine dernière, c'est au tour d'une autre grande actrice française de prendre la parole en pleine affaire Weinstein : Juliette Binoche. Sollicitée par le journal Le Monde, la comédienne qui a travaillé à plusieurs reprises avec le producteur et distributeur (notamment pour Le Patient anglais) a accepté de témoigner sur cette affaire qui secoue Hollywood depuis plusieurs semaines.

    L'actrice indique qu'elle n'a jamais été harcelée personnellement par le producteur. "A l’époque, je ne me suis jamais sentie en danger avec lui, car je pense que j’étais déjà armée. La seule fois où j’ai entendu une insinuation sexuelle verbale de sa part, je ne l’ai pas prise au sérieux, j’ai répondu immédiatement par un revers de balle hors jeu."

    Et d'ajouter : "Mais je pense que j’ai eu assez tôt un sens du danger face aux circonstances que j’ai pu croiser dès l’enfance ou à mes débuts d’actrice. A 18 ans, un metteur en scène, pour me parler d’un nouveau projet, m’avait invitée à dîner. A la fin du repas, il m’a sauté dessus pour m’embrasser. Je l’ai repoussé immédiatement en lui disant : « Mais je suis amoureuse, j’ai un amoureux ! » Une autre fois à 21 ans, j’ai été invitée chez un producteur une heure avant un dîner organisé pour la fin d’un tournage, il s’est jeté sur moi sauvagement, j’ai dû le repousser pareillement. Instinctivement, je souhaitais être respectée dans mes sentiments et dans mon corps. Mon histoire personnelle m’y incitait. A l’âge de 7 ans (j’ai raconté cet épisode dans le magazine Elle), un maître s’est permis des attouchements sexuels, à la suite de quoi j’ai commencé à mettre des pantalons pour me protéger. Une copine m’a parlé de ce qu’il lui arrivait également et j’ai pu en parler à ma mère. Et puis ça s’est arrêté."

    La comédienne poursuit : "Au cinéma, l’exercice du pouvoir est très particulier. Le producteur a un pouvoir, le metteur en scène a un pouvoir, l’acteur a un pouvoir. S’approcher de ces pouvoirs-là, c’est un peu comme des trous noirs dans l’espace, ils dégagent une énergie qu’il faut savoir décrypter, sentir, on peut tourner en orbite, mais gare à ne pas se laisser happer ! Tout cela pour dire que quand j’ai travaillé avec Harvey Weinstein, je sentais qui j’avais en face. Le genre de type avec lequel je n’irai jamais m’amuser. J’ai déjeuné avec lui une fois en tête-à-tête dans sa suite, je n’ai pas senti de danger, mais je n’ai pas compris pourquoi il tenait à me voir. (...) C’est un être complexe et tout aussi bizarrement attachant. Mais je savais aussi très bien quelle bête il y avait en lui."

    « Harcèlement : une ex-employée d'Harvey Weinstein brise sa clause de confidentialitéRenée Zellweger sera Judy Garland dans un biopic sur ses derniers jours »
    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter